Balades nocturnes |
Tania Mouraud est une artiste. Elle écrit sur les murs « Même pas peur » .J’aime me promener dans la nuit.
Eclairagiste de profession, je quittais le théâtre après l’extinction des projections de la salle de spectacle. J’aimais rentrer tard le soir quand la ville devenait moins bruyante.
Sous les lumières blafardes des lampadaires je voyais les silhouettes se faufiler rapidement dans les rues. Le clignotement des enseignes lumineuses projetaient des ombres colorées sur les façades, écho d’une fête foraine silencieuse.
Au début du dix-neuvième siècle on a commencé à éclairer les rues pour rassurer
les gens .
Quelques
fenêtres restées éclairées apportent une
douceur à la ville.
Aujourd’hui éclairagiste urbaine je continue à flâner le soir pour être à l’écoute de la nuit. Le temps s’étire et hop l’esprit se met à vagabonder. La nuit m’appartient. Les bruits plus rares semblent aiguisés. Le mouvement du corps s’allège.
J’aime
cette sensation de perdre ses repères. C’est intriguant.
J’ai vu un adolescent non
voyant se déplacer sur une scène de théâtre, il était impressionnant. Il se
déplaçait en fonction des sons environnants.
Ils le guidaient. Ses bras balayaient le vide, il avançait prudemment.
La nuit fait appel à ce
qui est obscur en nous.
A la campagne, il y a peu
d’éclairage dans les villages, on peut se promener sur les chemins au clair de
lune. Les ombres sont étonnantes sur le sol, les ombres des arbres et des bosquets
ont une couleur indéfinissable.
Dans les villages souvent, seul le
clocher de l’église est visible, les maisons dans l’ombre
ont des formes très impressionnantes.
Violaine Burgard
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire