lundi 21 septembre 2020

Balades nocturnes

Tania Mouraud est une artiste. Elle écrit sur les murs « Même pas peur » .J’aime  me promener dans la nuit.

Eclairagiste de profession, je quittais le théâtre après l’extinction des projections de la salle de spectacle. J’aimais rentrer tard le soir quand la ville devenait moins bruyante.

Sous les  lumières blafardes des lampadaires je voyais les silhouettes se faufiler rapidement dans les rues. Le clignotement des enseignes lumineuses  projetaient  des ombres colorées  sur les façades, écho d’une fête foraine silencieuse.

 Au début du dix-neuvième  siècle on a commencé à éclairer les rues  pour rassurer  les gens .

Quelques fenêtres restées éclairées apportent une douceur à la ville.

Aujourd’hui éclairagiste urbaine je continue à flâner le soir pour être à l’écoute de la nuit. Le temps s’étire et hop l’esprit se met à vagabonder. La nuit  m’appartient. Les bruits plus rares  semblent aiguisés. Le mouvement du corps s’allège.

J’aime cette sensation de perdre ses repères. C’est intriguant.

J’ai vu un adolescent non voyant se déplacer sur une scène de théâtre, il était impressionnant. Il se déplaçait en fonction des sons environnants. Ils le guidaient. Ses bras balayaient le vide, il avançait prudemment.

La nuit fait appel à ce qui est obscur en nous.

A la campagne, il y a peu d’éclairage dans les villages, on peut se promener sur les chemins au clair de lune. Les ombres sont étonnantes sur le sol, les ombres des arbres et des bosquets ont une couleur indéfinissable.

Dans les villages souvent, seul le clocher de l’église est visible, les  maisons  dans l’ombre  ont des  formes très impressionnantes.

Violaine Burgard

 


 

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        Traditions occultes des gitans, Pierre Derlon, ed. Robert Laffont, 1982